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teur et conquérant, qui pousse devant lui, pêle-mêle, des troupeaux immenses avec la foule des vaincus. Mais il n’y a rien de tel dans l’invocation à Bacchus de la Fête d’Alexandre, où le maître a si puissamment exprimé l’enthousiasme de la coupe, voilé parfois de cette vague mélancolie qui apparaît à certaines phases de l’ivresse. Dans ce chant de fête le hautbois est fringant et martial. Il est plein d’une mâle résolution dans le prélude et l’accompagnement de notre duo de basses ; il y prend des allures de trompette primitive.

Je me figure volontiers ce duo chanté dans le Paradis, aux jours anniversaires de la délivrance d’Israël, par le chevalier saint Georges et par saint Michel archange. « Le Seigneur est un homme de guerre, disent les deux basses ; le Seigneur est son nom ; les chars de Pharaon et son armée, il les a jetés dans la mer. » Soyez sûres, basses, que nous n’en doutons pas et qu’il serait difficile d’en douter, devant l’énergie sauvage que vous mettez à nous le dire, barbes irritées !

Mais ne serait-ce pas plutôt Ézéchiel et Isaïe, ou deux autres parmi ces vénérables boucs de