en certains endroits un désarroi général qui dégénère en une véritable anarchie à laquelle on a cherché à remédier par des mesures législatives jusqu’ici inefficaces, parce que ce ne sont que des demi-mesures telles que la protection contre la saisie d’une proportion des meubles et du salaire, la défense aux avocats de recevoir des honoraires dans des causes ne dépassant pas un certain montant, et ainsi de suite, restrictions faciles à éluder et qui empirent plutôt la situation.
Et si, ajoutait-il en terminant, on se récrie, si on déclare que je prêche une doctrine révolutionnaire, qui sape les bases de l’ordre social et rend les échanges impossibles, je répondrai qu’on en disait autant et plus lorsqu’il fut d’abord question d’abolir l’emprisonnement pour dettes. Or la loi actuelle, en ce qui regarde ce genre de transactions, tout comme la loi qui mettait le débiteur sous les verrous, est la résultante d’un raisonnement faux. Pour la sécurité des transactions ordinaires, il vaut mieux s’en rapporter au jugement et au sens du commerçant et aussi du public, qu’aux contraintes légales. Au surplus, il n’existe qu’un seul moyen juste de transiger avec les faibles et les ignorants, qui sont la majorité, c’est de donner la sanction des lois humaines au précepte que nous a enseigné le Seigneur lui-même lorsqu’il nous a dicté la prière la plus belle qui fut jamais : ne nos inducas in tentationem.
Ces incidents choisis au hasard font bien voir la tendance d’esprit du jeune avocat et combien il prenait au sérieux ce principe que quiconque embrasse une profession qui, par sa nature même, mérite le titre de profession libérale, doit travailler à une œuvre plus noble que celle de l’ouvrier ordinaire, œuvre idéale dans laquelle doit le guider l’idée chrétienne exposée dans l’Évangile.
Du reste, si d’un côté il voyait des abus à corriger de l’autre, il était zélé dans la recherche et dans l’application des remèdes. C’est ce qui fît que dans le même ordre d’idées,