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ROBERT LOZÉ

inquiétudes, il sortait peu de chez lui hors ses visites aux malades. On savait cependant vaguement que son appui était acquis à Robert. Au village natal et aux environs, où la famille avait beaucoup de relations et où Irène était aimée de tous, Robert obtint la presque unanimité des voix. Ailleurs, il n’en fut pas de même. Le vote flottant, qui presque toujours décide d’une élection, finit par céder à la pression ministérielle, Bref, le pauvre Robert, qui, malgré ces nombreux handicaps, s’était cru jusqu’au dernier moment vainqueur, fut en minorité le jour du scrutin ; en minorité de quelques voix seulement, mais battu tout de même.

En apprenant ce résultat, il éprouva tout d’abord la fureur de l’homme qui se croit trompé. Cela lui donna la force de remercier les fervents, de dénoncer amèrement ceux qu’il appelait les faux amis, dans un dernier effort oratoire. Puis sentant venir la réaction et le découragement qu’il voulait pardessus tout cacher, il se réfugia dans la retraite de la maison paternelle.