mauvais côté. Devant l’insuccès constant, cet effort tend à se ralentir. L’état de découragement inavoué peut devenir pour une nation un vice d’habitude. C’est ainsi que dans la Chine stagnante on passe sa vie à apprendre l’alphabet et qu’en France c’est parfois parmi les bacheliers qu’on recrute les cochers de fiacre. Une telle anomalie serait encore plus fatale sur notre continent.
« Sans doute, celui qui exerce par routine un métier ou une industrie quelconque, peut n’être pas d’un ordre intellectuel fort élevé, mais au moins il n’est pas un inutile. Il vaut mieux qu’un homme de profession médiocre. Dire que ces gens-là se croient supérieurs aux maîtres de l’industrie moderne, lesquels doivent être des savants et des sociologues en même temps que des hommes pratiques ! Pénétrer les secrets de la nature pour les faire servir au bonheur du genre humain, produire tout ce qui contribue au bien-être matériel dont dépend le développement des facultés mentales, quelle plus noble manière d’obéir au précepte : tu gagneras ton pain !
« Autrefois, en Égypte, on faisait peiner sous le fouet des troupeaux d’esclaves pour ériger des tombeaux à la vanité des despotes. L’industriel moderne ne commande pas à des esclaves mais à de libres citoyens, dont il fait les conducteurs intelligents des forces immenses de la nature domptée.
« Ce que nous érigeons, ce ne sont pas des pyramides tumulaires, mais des civilisations. Au sein du bien-être ainsi répandu, les sciences et les arts s’épanouissent, les mœurs s’adoucissent et s’épurent, les nations se relèvent, conscientes de leur valeur.
« Par la généralisation de la grande industrie, viendra la solution de la question sociale moderne, qui est la résultante du christianisme et la preuve de son progrès. Car de ces grandes entreprises, même de celles dont le gain est l’objectif immédiat et avoué, se dégagent les idées de devoir, de responsabilité, de solidarité entre les hommes. Et de ce fu-