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arrière. Cela avait d’ailleurs un bon côté : cela empêchait Chouchou de se tenir courbée et de faire le gros dos, comme il arrive à beaucoup de petites filles ; on n’avait jamais besoin de lui dire : « Ma fille, tenez-vous droite ! » Elle était très adroite à tous les jeux, au volant, aux grâces, au ballon, au croquet ; elle courait comme un petit lièvre, était de première force pour conduire un cerceau, et il n’y avait personne pour sauter à la corde comme elle. Voilà le portrait physique de Chouchou. Quant au portrait moral, c’est-à-dire au portrait de son petit cœur et de son jeune esprit, nous ne pouvons pas le donner aussi vite ; nos lecteurs le feront eux-mêmes à mesure qu’ils verront se dérouler devant eux la série des infortunes de Chouchou.

D’abord, Chouchou ne s’appelait pas Chouchou ; est-ce qu’on a jamais vu ce nom-là dans l’almanach, ni dans les histoires, ni sur les gros registres à coins de cuivre où M. le maire et M. le curé inscrivent tous les noms des petits enfants qui viennent de naître, ou qu’on