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DEUX DE TROUVÉES.

Vous voudrez bien me venir voir, avant de faire signer le writ ; j’aurai peut-être quelque chose à vous communiquer.

— Mais, sans doute ; je serai ici demain matin à neuf heures. Ne puis-je rien faire pour vous, en attendant ?

— Non, merci.

On n’avait point annoncé à Pluchon qu’il devait avoir un compagnon de chambre ; aussi sa surprise fut-elle grande quand il vit entrer le géolier suivi du docteur Rivard ; cependant il ne se déconcerta pas. Il espérait que le docteur ignorait sa délation.

— Bonjour, monsieur, lui dit le docteur Rivard ; j’espère que je ne vous incommoderai pas longtemps. J’ai été arrêté ; par erreur ; demain je dois être admis à caution ; je ne vous aurai dérangé que pour une nuit.

Pluchon baissa d’abord la vue, puis la relevant avec inquiétude sur le docteur, chercha à deviner dans sa physionomie ce que pensait ce dernier. Il ne répondit pas.

— Vous pourrez prendre ce lit, M. le docteur, dit le géolier, dans une couple d’heures nous vous apporterons à souper.

Aussitôt que le géolier fut parti, le docteur Rivard alla fermer la porte, puis il prit une chaise et alla s’asseoir en face de Pluchon.

— Eh ! bien ! Pluchon, lui dit-il sans préambule, tu sais pourquoi je suis ici.

— Mais non, répondit en hésitant Pluchon, qui sentait ses chairs frissonner sous le regard ardent du docteur Rivard.