Page:Boucherville - Une de perdue, deux de trouvées, Tome 2, 1874.djvu/79

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
80
UNE DE PERDUE

un des guichetiers ; je crains bien qu’elles ne soient toutes occupées.

— Tu n’as pas besoin (d’y aller, reprit le géolier qui, en entrant, avait entendu ; tu sais bien que toutes les chambres sont prises. Il n’y avait que le No 4, mais elle est un peu petite pour deux ; à moins que monsieur ne préfère l’occuper avec celui qui est venu ce matin.

Un léger mouvement de satisfaction erra sur le front du docteur qui reprit avec indifférence :

— Je ne voudrais pas gêner le monsieur ; quant à moi je ne refuse pas d’avoir un compagnon, je paierai la même chose ; mais le Monsieur y consentira-t-il ?

— Faudra bien qu’il y consente, ou qu’il aille dans la salle commune ; d’ailleurs c’est une chambre à deux lits, c’est la plus grande des dolles. Ce Mr. Pluchon n’est pas si grand seigneur, après tout !

Le docteur Rivard, qui avait osé demander le nom de son futur compagnon de chambre, quoiqu’il le supposât d’après ce qu’il avait entendu, eut de la peine à réprimer la satisfaction que lui causa la réalisation de son espérance.

Au moment où le docteur se préparait à monter aux dolles, Mr. Duperreau entra dans la salle.

— J’ai tout préparé pour votre cautionnement, mais je suis bien fâché, mon cher docteur, de vous annoncer que vous serez forcé d’attendre à demain. Il est trop tard pour aujourd’hui. Je ne pourrai avoir le writ d’habeas corpus que vers dix heures du matin.

— C’est bien, Mr. Duperreau, c’est bien, lui dit le docteur ; j’aime autant que ça soit pour demain.