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DEUX DE TROUVÉES.

Pluchon avait été mis dans une chambre assez propre, moyennant une petite somme qu’il devait payer par semaine. Cette chambre était située dans les dolies. Les dolles occupaient le troisième étage d’une des ailes de la prison. Un corridor long et spacieux divisait cette partie de la prison en deux ; de chaque côté, des chambres bien aérées, mais avec des barreaux aux fenêtres, meublées convenablement, avec de bons lits, étaient réservées à ceux des prévenus qui pouvaient payer deux dollars par semaine. Le mot dolles venait des deux dollars qu’il fallait payer pour prix du loyer de ces chambres. Une grosse porte en fer, à grille, fermait le corridor. Le jour, les portes des chambres des dolles restaient ouvertes, pour permettre aux détenus de se promener dans le corridor et de converser ensemble ; le soir après la visite, le géolier fermait la porte à clef.

Le docteur Rivard, en apprenant que Pluchon était prisonnier, n’eut plus de doute que ce ne fut lui qui l’avait dénoncé. Pluchon seul connaissait sa culpabilité ; aucun autre n’avait de preuves positives contre lui. Aussi cette nouvelle le frappa-t-elle douloureusement ; cependant elle ne l’abattit pas.

Il était quatre heures de l’après-midi quand le docteur entra dans la prison. Il avait d’abord demandé à rester quelque temps dans un salon d’attente, jusqu’à ce que Mr. Duperreau, son avocat, qui était allé faire préparer les papiers nécessaires pour le faire admettre à caution, fut arrivé ; mais quand il eut appris que Pluchon occupait une des chambres des dolles, il changea d’idées, et demanda à être aussi placé dans les dolles.

— Je vais aller voir s’il y en a une de prête, lui dit