Page:Boucherville - Une de perdue, deux de trouvées, Tome 2, 1874.djvu/71

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
72
UNE DE PERDUE

parvenir à leur but. Ah ! qui peut mesurer l’étendue des malheurs que ces fanatiques préparent à notre pays si heureux, si prospère.

« Je me fais illusion peut-être. Ces temps sont éloignés sans doute ; nous ne les verrons point de nos jours. Lentement mais sûrement ils viendront. Il ne faudra qu’une étincelle pour allumer un vaste incendie, qui ne s’éteindra que dans une mer de sang. Ce sera le Sud qui en souffrira le plus.

« S’il était possible de prévenir de tels malheurs, en commençant dès aujourd’hui, nous aurons fait une bonne œuvre, sous tous les rapports ; et je crois que nous pouvons y parvenir sans que nous en souffrions, même pécuniairement,

« En effet que faut-il ?

« Obtenir de ses esclaves la plus grande somme de travail possible.

« Obtenir pour chaque esclave sa valeur entière.

« Obtenir l’assurance d’une bonne conduite de la part de chaque esclave.

« Voilà les trois choses que nous devons tous désirer. Si nous pouvons l’obtenir, nous avons résolu le problème le plus difficile du système de l’esclavage des nègres.

« Dans l’ordre ordinaire des choses, les derniers événements confirment ce que déjà vous avez plus d’une fois compris, qu’il est presqu’impossible de vivre dans la sécurité tant que nous serons entourés par une population noire, si hostile et si ennemie des blancs. Il faut agir avec la plus grande sévérité pour les contenir, et cette sévérité même, si impolitiquement nécessaire, est la cause première de la haine