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DEUX DE TROUVÉES.

n’avaient pas été grandes, mais ici elles commençaient. Ils ignoraient la route que pouvait avoir pris Cabrera, quoique tous fussent d’opinion qu’il était probable qu’il avait gagné les prairies. Il pouvait dans ce cas être passé par le bayou Latreille, qui prenait dans les cyprières, à deux lieues plus bas de l’endroit où ils étaient débarqués ; peut-être par le bayou Goglu ; ou bien avait-il poussé plus haut, pour prendre le bayou Tigyon près de la paroisse St. Bernard. Tous ces bayous sortaient des cyprières, qui se trouvaient en arrière de la deuxième ou troisième concession des terres sur le bord du Mississipi. Il était extrêmement difficile de pouvoir trouver la source de ces bayous à travers les bois et les cyprières, à moins de connaître parfaitement les sentiers qui y conduisaient. Lauriot connaissait assez bien le chemin qui menait au bayou Goglu, qui se trouvait presque en face de l’endroit où ils étaient débarqués, mais il ne connaissait pas les autres bayous. Ces trois bayous aboutissaient bien tous à la baie Barataria, mais il était de toute nécessité qu’ils sussent au juste, si Cabrera s’était bien embarqué pour les prairies. Il n’était pas impossible qu’il eut monté jusqu’au bayou Lafourche.

Lauriot, ayant communiqué ces réllexions à Sir Arthur, appela ses gens pour avoir une consultation. La plupart étaient d’avis de se rendre de suite au bayou Goglu, qui n’était pas plus d’une lieue de là.

— Et toi, Trim, qu’en penses-tu ? lui demanda Sir Arthur.

— Moué pensé, y étez mieux de diviser nous en deux moqués, moqué pou bayou Latreille, moqué