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DEUX DE TROUVÉES.

assez de force, les poussait avec rapidité. Ils continuèrent à avancer, sans cesser de nager avec vigueur jusqu’à ce qu’ils eussent atteint la pointe occidentale du lac Barataria. On n’entendait plus le bruit des rames de la chaloupe, qui était retournée vers l’ile. Arrivés à cet endroit ils se décidèrent à camper pour le reste de la nuit : la lame était trop forte sur le lac pour tenter une traversée de nuit, et les hommes étaient d’ailleurs si fatigués qu’il leur fallait un peu de repos et de sommeil.

— Campons-nous ici ? demanda Sir Arthur.

— Je crois que oui, répondit Lauriot ; on ne peut se hasarder à traverser avec ce vent, et il serait trop long de côtoyer. On n’a plus rien à craindre maintenant.

— C’est bon, mes amis, campons. Pouvons-nous allumer du feu ? Qu’en penses-tu, Trim, continua Sir Arthur, en se retournant vers le nègre.

— Oui, Mossié, ici pu danger ; chaloupe pas capable pour vini, li tiré trop d’eau pour passer les barres du bayou.

— À la bonne heure ! Faisons du feu et nous souperons. J’ai faim et vous autres aussi, mes amis, je pense. Tenez, voici quelques bouteilles d’eau de vie, qui ne vous feront pas de mal, continua Sir Arthur, en tirant d’une petite canavette qu’il avait apportée, quelques bouteilles de vieux cognac.

Un grand feu fut bientôt allumé, les provisions tirées, et un excellent repas improvisé, qui, sans être somptueux, n’en fut pas moins dégusté avec un « excellent appétit.

Après avoir appaisé leur faim, ils s’assirent sur l’herbe longue et molle du rivage, écoutant le vent