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UNE DE PERDUE

— Elle est sauvée ! s’écria Sir Arthur qui, un genou en terre, la supportait sur sa poitrine.

Lauriot et les autres se retirèrent discrètement et ils tinrent consultation pour savoir s’il ne serait pas plus prudent de se mettre en route tout de suite, dans la crainte d’une surprise de la part des pirates.

— Il serait grand temps de partir, disait Lauriot ; voyez-vous, ces forbans ont éteint leurs feux sur la pointe de l’Ile ; je n’aime pas cela, et la brise qui souffle du large pourrait bien nous les amener sans qu’on put les entendre.

— Ce que vous dites là n’est pas sans bon sens, M. Lauriot, répondit Tom, mais pourtant je ne crois pas qu’il y ait encore de danger. Ceux qui étaient dans le canot et qui ont sauté à l’eau, n’ont à peine eu que le temps de se rendre à terre, et d’ailleurs ils n’ont plus de canot.

— Oui, mais leur chaloupe…

— Avez-vous entendu ? dirent plusieurs voix ensemble.

— Voyez donc, s’écrièrent plusieurs autres.

— C’est un coup de canon et une fusée partis du vaisseau pirate, pour avertir leurs gens à terre de venir à bord, reprit Lauriot, après avoir écouté quelques instants.

— Ecoutez donc… ah ! c’est Trim.

Trim en effet accourait tout essoufflé.

— Partons, partons, cria-t-il en arrivant, voici « chaloupe vini avec tout plein de zommes.

Miss Thornbull, qui se trouvait assez bien en ce moment, fut mise dans l’embarcation de Sir Arthur ; et chacun ayant pris sa place, ils poussèrent au large sans bruit. La brise qui commençait à souffler avec