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DEUX DE TROUVÉES.

— Houza ! cria Trim sans écouter Tom.

Au même instant Lauriot donna ordre de faire feu, et la détonation d’une douzaine de carabines d’un côté où ils ne soupçonnaient aucun danger, arrêta tout court les pirates dans leur poursuite ; quoiqu’aucun n’eut été atteint.

Tom et Trim répondirent par un cri de triomphe et de défi. Les pirates, après s’être consultés un instant, virèrent de bord dans la direction de l’ile. Trim ne perdit pas de temps et chargeant sa carabine, il la mit une seconde fois en joue et tira, en disant « Calera, » Trim avait visé juste, et Cabrera qui, étant à l’arrière de la pirogue, était exposé au feu de Trim, tomba.

Bientôt Lauriot distingua la voix de Trim qui leur criait de l’attendre.

— Allons au devant d’eux, dit Lauriot.

— Non pas, non pas, répondit Sir Arthur ; poussons à l’ile avec toute la diligence possible ; profitons de leur confusion pour les attaquer. Pensez donc que mon enfant est entre leurs mains ! Ne leur donnons pas le temps de se reconnaître. Je vous en supplie, M. Lauriot, marchons à l’île.

— Écoutez, écoutez ! entendez vous, Sir Arthur ?

— Ah ! qu’est-ce qu’il dit ?

— Mamselle Sara li l’été ici ! criait Trim.

— Ils ont délivré Mademoiselle Sara, répétèrent simultanément tous les hommes de police ; elle est avec eux !

— Allons, murmura Sir Arthur, dont l’émotion était si grande qu’il avait de la peine à parler.

Tom, en s’apercevant qu’il avait été compris et que Lauriot virait de bord, dirigea sa pirogue vers le