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DEUX DE TROUVÉES.

sur l’ile, de manière que Lauriot et tous ceux qui étaient restés avec lui pouvaient suivre la pirogue. Quand ils ne furent plus qu’à une certaine distance de l’île, Tom, par un coup d’aviron, dirigea sa course un peu vers l’Est, de manière à se trouver dans l’ombre que formait une touffe d’arbres, afin d’approcher le plus près possible sans danger d’être découverts.

Ils avancèrent ainsi assez près de l’ile pour distinguer parfaitement tous les mouvements de ceux qui étaient autour du feu. Ils pouvaient même les entendre parler. Après avoir examiné attentivement tout ce qu’il y avait sur la pointe, sans avoir pu distinguer Cabrera, Tom voulait retourner rendre compte de ce qu’ils avaient vu, lorsque Trim lui fit signe de regarder vers un petit arbre qui se trouvait à une trentaine de pas en deçà du feu, un peu en arrière de l’écran, de manière à se trouver en dehors du rayon de lumière. — Tom suivit des yeux la direction de la main de Trim, et il aperçut un homme qui marchait de long en large, s’arrêtant brusquement devant quelque chose ; puis reprenant sa marche, faisant quelques pas et revenant à la même place. À l’agitation de ses mains, Trim comprit que cet homme parlait à quelqu’un. Quel était cet homme ? à qui parlait-il ? Trim et Tom ne furent pas longtemps sans reconnaître l’homme, car s’étant dirigé vers le feu, sa figure, éclairée en plein par la flamme, ne pouvait tromper l’œil de Trim, qui reconnut Cabrera ; quoique Tom ne pût, de la distance où ils étaient, distinguer aucun de ses traits.

Trim se pencha avec précaution vers Tom et lui dit tout bas :