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UNE DE PERDUE

dans sa fortune et son rang de comte de Miolis, dont il héritait, son père étant mort. L’enlèvement de mon enfant était un crime sans doute, mais il m’en a fait demander pardon, après avoir été réintégré, et a sollicité la main de ma fille, qui m’avait assuré elle-même qu’il l’avait respectée aussi religieusement que si elle eut été sa sœur.

— Ah ! c’est différent, et que lui avez-vous dit quand vous l’avez vu ?

— Je ne l’ai jamais vu. Je l’ai beaucoup cherché, mais n’ai pu le rencontrer. Il m’écrivit d’Espagne pour obtenir son pardon ; je ne pus oublier qu’il avait une fois sauvé la vie de mon enfant, et je lui pardonnai. Quelques mois après, il me fit part du jugement qui le réintégrait dans sa fortune et son rang, et me demanda en même temps la main de ma fille. Je n’aurais pas eu d’objection pourvu que Sara y eut consenti. Hélas ! pauvre enfant, elle n’était plus à Cuba ; elle était entrée dans un couvent pour se faire religieuse. Je l’écrivis au comte de Miolis ; je ne sais s’il a reçu ma lettre, je n’en ai pas entendu parler depuis.

— Prenez donc garde, dit le postillon, en s’adressant à son voisin, vous m’écrasez le pied sous le talon de vos bottes.

Peu de temps après, ou arrivait aux premières maisons de Pirarelia ; le postillon sonna du portevoix, et fit claquer son fouet d’une manière formidable.

— Nous voici à l’hôtel du village où vous voulez descendre, dit-il, en se tournant vers Sir Arthur.

Quand les malles de Sir Arthur eurent été descen-