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UNE DE PERDUE

— Mon Pierre ! dit-elle d’une voix basse et faible… tes sœurs ! puis elle ferma les yeux ; ses mains pressèrent une dernière fois le crucifix et sa belle âme consolée s’envola vers Dieu.

Un long silence s’ensuivit ; puis le docteur, qui avait pris la main de la malade pour suivre les pulsations, fit signe à Henriette d’emmener ses cousines dans une autre chambre.

St. Luc et le médecin se mirent à genoux et récitèrent les prières des morts, que lisait tout haut la garde-malade.

St. Luc, qui était faible sous les émotions de bonheur, se montra fort et ferme devant le grand malheur qui venait de lui enlever une mère au moment où il la retrouvait. Il devenait le seul protecteur de deux orphelines.

— M. de St. Luc, lui dit le docteur Frémont en lui tendant la main, vous avez perdu une mère, mais vous avez trouvé deux sœurs : un ange de votre famille est monté au ciel, mais deux autres vous restent encore sur la terre.

St. Luc fit de la tête un signe d’assentiment ; il se pencha sur la figure inanimée de sa mère, et la tint longtemps embrassée.