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UNE DE PERDUE

filles, après la mort de leur mère, les restes de la fortune de leur père qui reposait sur ce procès. Je désire rester inconnu dans cette transaction.

— Vous m’étonnez, monsieur, reprit l’avocat ; vous ne paraissez ne pas bien connaître cette famille, et cependant vous offrez une si forte somme pour une réclamation que l’on peut considérer perdue.

— Comment ! une famille que je ne parais connaître ! que voulez-vous dire ?

— Certainement. Vous dites que madame St. Dizier se meurt, et vous voulez acheter la réclamation pour l’avantage des jeunes demoiselles ; mais ne savez-vous donc pas que d’après le testament de M. Rivan de St. Dizier il n’a laissé que l’usufruit de ses biens à sa femme, et qu’à sa mort la propriété en retourne à ses proches parents !

— Eh bien ! ses filles, les demoiselles Rivan de St. Dizier, ne sont-elles pas ses héritières ?

— Elles ne sont pas les demoiselles Rivan de St. Dizier ; leur père était Alphonse Meunier.

— Alphonse Meunier ! s’écria St. Luc, au comble de l’étonnement.

— Oui ! elles sont sœurs jumelles. J’ai leur extrait de naissance.

St. Luc fit un grand effort pour comprimer, devant un étranger, les émotions que lui causaient ces découvertes ; il remercia M. Peltier des précieux renseignements qu’il venait de lui donner, et qui modifiaient ses plans.

St. Luc alla à la banque, et de là regagna à son hôtel.

Il avait résolu de prendre la malle-poste ; mais comme elle ne partait que le lendemain matin, il