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DEUX DE TROUVÉES.

— Je ne pourrais vous répondre au juste sur ce point ; j’ai entendu dire qu’il était mort en mer, dans un naufrage.

— Connaissez vous madame Rivan de St. Dizier ?

— Oh ! oui ; très-bien ; et ses deux jolies filles aussi, mesdemoiselles Asile et Hermine. Si vous me le permettez, je vais chercher le dossier de la cause.

Pendant que M. Peltier cherchait le dossier, St. Luc demeura plongé dans une profonde méditation, la tête penchée sur sa poitrine. Il allait enfin retrouver sa mère, mais mourante.

— Voici le dossier, dit M. Peltier ; voulez-vous en prendre connaissance ?

— Ce n’est pas nécessaire, répondit St. Luc ; veuillez me dire le montant de la réclamation et s’il y a chance de succès.

— L’action est pour un montant considérable, dix mille louis ; je crois l’action bien fondée, mais malheureusement que des pièces importantes, absolument nécessaires, manquent.

— Pensez-vous pouvoir trouver quelqu’un qui voulût acheter la créance ?

— Il y a quelques années on avait offert trois cents louis pour la réclamation ; mais les offres ont été retirées depuis.

— Avez-vous quelqu’espoir de gagner le procès avec les preuves que vous possédez ?

— Elles sont insuffisantes.

— C’est bien ! maintenant je vais vous confier ce que j’ai dessein de faire. Je porte à madame St. Dizier et aux demoiselles de St. Dizier un bien grand intérêt ; je vais donner cinq mille louis pour leurs droits et prétention dans ce procès. Je veux assurer aux