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DEUX DE TROUVÉES.

qui vient voir ma tante presque tous les jours, a voué une amitié toute particulière à Asile ; et si je ne craignais de flatter trop votre amour-propre, je vous dirais qu’il est bien souvent question de vous dans leurs conversations. Adieu.

« Votre amie bien dévouée,
« Henriette D… »

« P. S. — Je rouvre ma lettre pour vous annoncer que ma tante vient d’avoir une crise sérieuse. Nous avons cru qu’elle allait mourir ; elle est un peu mieux maintenant, mais extrêmement faible. Elle voudrait vous voir au plus tôt ; venez de suite si vous le pouvez. Voici ce qui a donné lieu à la crise de ma tante : Le père de la petite Florence se trouvant dans la cuisine, Hermine l’a prié de monter à la chambre de la malade pour aider à changer un meuble de place. En apercevant ma tante, il l’a regardé d’un air étonné pendant plus d’une demi-minute, puis tout-à-coup il s’est écrié : « Quoi ! c’est vous, madame Rivan ! Et votre fils, le petit Pierriche Meunier, qui vous cherche depuis plus de trois mois ! » Ma tante lâcha un cri, et est tombée sans connaissance. Asile et Hermine ont interrogé le père de Florence, qui leur a dit qu’un M. St. Luc avait assuré que le petit Pierriche Meunier vivait ; Florence, qui vous a vu ici, dit que vous êtes la personne qui avez été chez sa mère au Fort Tuyau, à Montréal, dans le mois de septembre dernier. Asile ayant répété à sa mère tout ce que cet homme avait dit, elle vous demande instamment. Vous ne devez pas être surpris si je vous prie en son nom de vouloir bien venir à Québec sans perdre de