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DEUX DE TROUVÉES.

en obtenir sur la santé de madame de St. Dizier. Il écrivit donc une lettre à Henriette, dont il attendit la réponse avant de se décider à descendre à Québec. Quelques jours après, deux lettres lui furent remises, portant le timbre de la poste de Québec ; l’une ne contenait que ces mots : “ Meunier a vu madame Rivan il y a un mois, mais il ne l’a pas revue depuis. ”

L’autre était de Henriette. St. Luc la lut avec calme et se sentit tout fier de voir que cette écriture ne lui causait qu’une douce impression de joie, bien différente de la violente palpitation que la première lui avait fait éprouver.

Il fit appeler Trim, auquel il donna ordre de préparer immédiatement ses malles, avec injonction de ne pas s’absenter. S’étant informé de la résidence de M. Toussaint Peltier, avocat, il se rendit à son bureau, à l’encoignure de la petite rue St. Jacques et de la rue St. Gabriel.

Comme St. Luc n’avait pas mis la lettre dans sa valise, et qu’elle était restée toute ouverte sur sa table, nous ne croyons pas commettre une indiscrétion en la lisant, d’autant plus qu’elle était très-courte et qu’elle peut expliquer la raison qui conduisait St. Luc au bureau de M. Peltier :

« Monsieur de St Luc,

« J’ai reçu ce matin votre bonne lettre ; elle m’a fait un plaisir bien grand, peut-être pLus encore par son ton amical que par les bonnes paroles que vous me dites. Je suis heureuse que vous « soyez sorti vainqueur d’une lutte impossible, » comme vous le dites. Je me sens maintenant beaucoup plus à l’aise