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UNE DE PERDUE

L’incident n’eut pas d’autres suites, et ainsi fut évitée une de ces rencontres dites d’honneur, mais qui sont également contraires aux lois de l’Église et de la raison.


CHAPITRE XLIX.

renseignements.


Depuis plus de dix semaines, St. Luc n’avait pas eu de nouvelles de Meunier, qui lui avait écrit ou fait écrire de Québec « qu’il se croyait sur les traces de madame Rivan. »

Il y avait près de quinze jours qu’Henriette était partie. St. Luc avait pris des informations sur le prétendant à la main de la sœur de son ami, et s’était fait présenter. Il n’eut pas de peine à reconnaître que celui qu’elle avait choisi pour devenir son époux était digne d’elle. Dès ce moment, il résolut sérieusement de combattre un amour sans espoir, et il y réussit plus facilement qu’il n’avait osé l’espérer. Les racines en étaient peu profondes sans doute ; peut-être aussi était-ce parce que son amour-propre en avait souffert, peut-être encore, et c’est ce qui était plus probable, ce qu’il avait pris pour un amour réel n’était-il qu’un de ces sentiments éphémères où les appétits des sens ont plus de part que l’âme. Cependant, s’il ne ressentait plus d’amour, il éprouvait pour Henriette un profond sentiment d’admiration, et un vif désir de la connaître plus intimement.

Il avait un excellent prétexte de lui écrire, d’abord pour lui donner des nouvelles de son frère, puis pour