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UNE DE PERDUE

avaient plus que deux qui soutenaient la course. Si les cavaliers parvenaient à approcher assez près pour forcer le Dr. à lancer Charley au galop, le résultat dans ce cas, pouvait être douteux.

Au bout de quelques minutes, il sembla à St. Luc que les deux cavaliers ne gagnaient plus sur la voiture.

— Combien y a-t-il d’ici aux cavaliers qui sont en avant, demanda St. Luc au charretier.

— Pas loin de trois milles.

— Autant que cela ?

— Ah ! oui. Voyez-vous, ça ne parait pas loin parce que nous sommes sur la montagne, et qu’ils sont en bas ; ça parait proche, mais je connais bien la distance.

— Trois milles, répéta St. Luc, mais s’ils n’ont pas gagner plus qu’ils n’ont fait jusqu’ici sur la voiture, ils ne pourront pas la rejoindre. Il faut un bon cheval pour courir trois milles au grand galop.

— Oui, un bon cheval de course, pour aller de ce train-là, sans se morfondre ; et les chevaux de la cavalerie sont trop gras. Tenez ! voyez-vous, on dirait que ceux qui sont en avant commencent à ralentir ?

— Je crois que oui, répondit St. Luc indifféremment.

— C’est un fameux cheval, allez ! que celui qui est sur la voiture ; je m’y connais, et, Carillon, quand il était jeune, n’aurait pas pu faire mieux.

— Vous pensez ?

— J’en suis sûr… Ah ! mais, dites donc, on dirait que la voiture modère.

En effet, le cheval venait de mettre au pas, pendant qu’un des voyageurs était sauté de voiture pour