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DEUX DE TROUVÉES.

route que St. Luc ; ce dernier ne fut pas peu surpris de reconnaître son cheval. St. Luc n’avait pas eu le temps de voir le visage de celui qui ie montait, mais il était bien certain que ce n’était pas le Dr. G… auquel il l’avait confié la veille. Cette découverte paraissait de mauvais augure ; le Dr. G… ainsi que le frère d’Henriette avaient-ils été arrêtés ? St. Luc eut de vagues craintes, et donna l’ordre au charretier de mettre son cheval au galop. La pauvre bête, vigoureusement fouettée, secoua la tête et prit à regret une allure qui lui était si peu familière ; elle se rendit jusqu’aut haut de la rue de la Montagne, mais là elle refusa obstinément de continuer sur le même train. Il fallut donc se contenter d’aller au trot jusqu’au pied de la longue côte qui monte le long du mur du domaine des messieurs de St. Sulpice et traverse la montagne. La pente était rapide, il fallut monter au pas ; St. Luc sauta hors de la voiture et marcha. Quand ils furent arrivés à peu près vers le haut de la côte, à l’endroit où elle fait un coude, il jeta un coup d’œil en arrière ; et quelle ne fut pas sa surprise d’apercevoir débouchant au grand trot, au bas de la côte, un détachement considérable de cavalerie !

— Allons, dit-il au charretier en montant dans le sleigh, votre cheval s’est un peu reposé, je vous donne deux piastres si vous me menez bon trot d’ici à la Côte-des-Neiges.

— On va essayer. Marche, Carillon !

Puis, administrant trois à quatre coups de fouet à tour de bras sur la croupe de Carillon, il réussit à lui faire prendre un assez bon train.

— Ah ! monsieur, continua-t-il, ça été un bon che-