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UNE DE PERDUE

— Sont-ils encore loin, dit Chénier qui, ayant entendu ce que venait de dire Paul, s’était approché avec tous ceux qui étaient sortis avec lui de la cabane ? je n’entends-rien.

— Je crois qu’ils s’éloignent.

— Mais s’ils suivent nos traces, ils vont bientôt arriver !

— Ils ne suivent pas vos traces ; ils ont pris un peu plus à gauche et suivaient la piste que Barsalou avait faite en allant seul. J’en étais bien content puisque j’ai pu les dérouter.

— Comment cela ?

— J’ai effacé du mieux que j’ai pu, avec une branche, l’empreinte des bottes de Barsalou ; après avoir jeté quelques branches sèches sur la piste à droite, j’ai marché, en gagnant vers le corps de garde. Rendu au chemin, je suis revenu jusqu’à l’endroit où ils avaient pris le bois ; là j’ai vu, un peu à gauche, les pistes que vous aviez faites et je les ai suivies jusqu’ici.

— Penses-tu que Toinon nous trahisse ?

— Non, non ; il ne les mènera pas à la cabane à sucre, soyez tranquilles, s’il peut l’éviter.

— Tu vas remonter sur la montagne, et, ouvres l’œil. Barsalou, tu feras bien de retourner ; sois sur tes gardes. Michel va rester en sentinelle dans cette talle de sapin. Si les trois volontaires viennent jusqu’ici, il n’y a pas à dire, il faudra les faire prisonniers et les garder jusqu’à demain. J’aimerais mieux que nous n’y fussions pas obligés.