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DEUX DE TROUVÉES.

— Oui.

— Et on les ajoutera, deux par deux, à chaque pièce de canon, afin que nous puissions gagner au galop le pont Lachapelle. Arrivés là, ils sont à nous ; et qu’alors M. Colborne vienne les chercher, avec ses volontaires !

En ce moment, l’homme qui était descendu de la montagne et qui au lieu de se coucher s’était assis au coin de la cheminée pour se réchauffer, saisit le bras du docteur Chénier et lui dit :

— Taisons-nous : j’entends un signal du dehors.

En un clin d’œil, ces hommes hardis et déterminés eurent chacun un couteau de chasse à la main ; ils sortirent sans bruit et passèrent derrière la cabane, tandis que celui qui venait de les prévenir fit quelques pas vers une talle de sapins. Il reconnut Paul, celui qui avait pris sa place de quart sur le sommet de la montagne ; il revenait sur ses pas baissé presque jusqu’à terre, et marchait rapidement.

— Qu’y a-t-il, Paul ? lui dit-il, pourquoi as-tu quitté le plate-forme.

— Chut ! Il y a trois volontaires qui viennent ; ils ont un fanal et suivent les pistes. Je les ai vus sortir de la maison ; deux sont gagnés au corps de garde et les autres ont pris cette direction. Comme je les ai perdus de vue aussitôt qu’ils furent entrés dans le bois, je suis descendu voir où ils vont et ce qu’ils prétendent faire.

— Et qu’as-tu vu ?

— J’ai vu qu’ils suivaient les pistes de Barsalou ; ils ont leurs mousquets et baïonnettes, et forcent Toinon de les éclairer avec le fanal.