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UNE DE PERDUE

charges de foin et de bois, et prennent le chemin d’en bas pour se rendre par la route Ste. Catherine au faubourg St. Laurent. Ils s’arrêteront à une quinzaine d’arpents d’ici. Si l’artillerie vient du côté du faubourg St. Laurent, ils la laisseront passer. Aussitôt qu’elle sera passée, ils verseront leurs voitures de foin et de bois, de manière à obstruer complètement le chemin, et accoureront avec leurs fourches.

Si, au contraire, l’artillerie vient par la Côtes-des-Neiges, ils verseront leurs voitures aussitôt qu’ils auront reçu le signal, et attaqueront les premières voitures de l’artillerie en même temps que nous. Voilà pour Major. Je lui ai déjà dit ; il faudra que tu le lui répètes demain matin.

— Toi, Barsalou, voici ce que tu as à faire ; tu te tiendras prêt avec tes hommes et les voitures. Aussitôt que tu en auras le signal, tu prendras le même chemin qu’aura pris Major, mais tu t’arrêteras en face d’ici. Comme je suis à peu près certain que l’artillerie viendra par la Côte-des-Neiges, tu la suivras de près aussitôt qu’elle sera passée, et tu t’arrêteras en bas d’ici. Quand tu nous verras engagés, accours avec tes hommes, dont tu laisseras deux avec les voyages de foin, pour qu’ils les mettent en travers du chemin, au cas où quelqu’un des canonniers nous échapperait avant que nous puissions arrêter les chevaux. Je recommande spécialement que l’on ne fasse aucun mal aux canonniers ; s’il faut tirer, que l’on tire sur les chevaux. Mais que ça ne soit qu’à la dernière extrémité ; car nous aurons besoin des chevaux. Comprends-tu ?

— Très bien.

— Ce n’est pas tout. Vous détèlerez vos chevaux ; ils ont des traits, n’est-ce pas ?