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UNE DE PERDUE

faite un paquet d’écorces de cèdre et y mit le leu. Le cèdre en s’allumant jeta une brillante flamme pendant quelques instants ; puis tomba sur la neige au pied de l’arbre, aussitôt que les liens qui l’attachaient furent brûlés.

L’homme descendit alors au pied de l’arbre. Il écoute ; il vient d’entendre du bruit à côté de la cabane à sucre. Il prend son fusil à deux coups, qu’il avait appuyé sur le tronc de l’arbre, et en fait jouer le chien, pour voir si les capsules ne sont pas tombées. Sa main droite fouille dans son capot, pour voir si son couteau de chasse est dans sa gaîne. Puis, quand il s’est assuré que les capsules sont sur les cheminées de son fusil, que son couteau est dans sa gaine, il fait entendre, mais bas, mais faible, le glapissement d’un renard, comme s’il eut été éloigné et dans une autre direction.

Il écoute. Le bruit d’une perdrix qui s’envole frappe son oreille, puis bientôt après il entend le picotement d’un pique-bois sur un arbre. Ces bruits semblent le satisfaire, car il rejette sur son épaule le fusil qu’il tenait prêt à faire feu, et attend.

Bientôt le bruit d’une branche cassée se fait entendre au pied de la plate-forme, et un homme s’avance avec précaution, tenant son fusil élevé au-dessus de sa tête. Celui qui est sur la plate-forme en fait autant, puis le remet sur son épaule, et d’une voix sourde mais assez élevée pour être entendue ;

— Qui vient là ?

— Un voyageur, répond celui qui s’approchait et qui s’était arrêté.

— Avance, voyageur ; où vas-tu ?

— Je vais sur la montagne.