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DEUX DE TROUVÉES.

cheminée et se confondait avec les branches à cette heure de la nuit.

Le froid s’étant un peu amolli, les arbres étaient couverts de givre ; la neige criait sous les pieds. Une espèce de vapeur blanche s’élevait sur la plus haute partie de la montagne, en arrière de la cabane, et semblait la couronner comme d’un diadème ; c’était la vapeur d’une source voisine. Au sommet, il y avait une espèce de plateau d’une vingtaine de pas de long sur cinq à six de large. Un homme, que l’on prendrait pour un fantôme, se tient immobile sur cette plateforme, le dos appuyé à un arbre ; on dirait que cette vapeur l’enveloppe comme dans un linceul. De temps en temps, cependant, il s’avance au bord du plateau du côté du chemin de la Côte-des-Neiges ; il regarde et écoute ; puis, après en avoir fait autant du côté opposé de la montagne, il retourne à son arbre, où il s’appuie et reprend son immobilité.

De la position où il est, il aperçoit la ville et le corps-de-garde ; à sa droite la Côte-des-Neiges. En arrière il voit la cabane à sucre, qui parait à ses pieds ; un peu plus loin la route Ste. Catherine ; plus loin l’église St. Laureut ; plus loin encore le pont Lachapelle, qu’il ne peut distinguer, mais vers lequel, de temps en temps, il jette un coup d’œil, comme s’il s’attendait à y voir quelque chose.

En effet, au bout de quelques minutes, quelque chose fixa son attention de son côté ; il croit voir un point lumineux, qui peu à peu s’agrandit, brilla d’un vif éclat, puis s’éteignit. Il fit entendre un sifflement aigu et prolongé. Puis un instant après il monta dans l’arbre sur lequel il était appuyé, attacha au