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UNE DE PERDUE

— Je suis de votre opinion, répondit Barsalou ; d’autant plus qu’il serait bon d’avoir une dernière consultation avec Luc M… qui vous attend.

— Il faudrait aussi avoir Major.

— Il est à St. Laurent chez MacDonald ; il serait dangereux d’y aller cette nuit, mais à la pointe du jour je l’enverrai chercher s’il le faut absolument.

Pendant que le docteur Chénier et ses deux compagnons suivent Barsalou, qui les guide à travers la montagne, nous les précéderons de quelques instants pour voir ce qui se passe dans la cabane à sucre où ils devaient se rendre.

La montagne de Montréal subit à l’ouest, vers le tiers de sa longueur, un affaissement au milieu duquel passe le chemin, qui conduit à la Côte-des-Neiges, et, plus loin, à la paroisse St. Laurent. De chaque côté de ce chemin, la montagne se relève en une pente douce d’un côté, mais abrupte et escarpée de l’autre. Sur le versant nord de la partie de la montagne qui domine la ville, une petite cabane, assez bien construite, servait dans le temps du sucre, à y faire bouillir le sirop que le propriétaire faisait couler des érables de la sucrerie. Dans une large cheminée, un grand chaudron était suspendu à une crémaillière. Une grande table faite de planches brutes, servait au besoin, de lit. Des petites branches de sapin, jetées sur la table, servaient de matelas. Un grand feu dans la cheminée illuminait vivement l’intérieur de la cabane, sans qu’on put s’en apercevoir du dehors, la porte et les contrevents étant fermés. Les hautes érables qui entouraient la maison cachaient également la fumée, qui s’échappait de la