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UNE DE PERDUE

très clair, on ne pouvait guère les distinguer qu’en approchant assez près du sleigh.

Il avait d’abord, été question de renvoyer mener Henriette chez elle ; mais comme il pouvait se faire qu’il leur fallut sortir de voiture et prendre le bois pour passer la garde qui était au haut de la côte, un peu au-delà du mur de la ferme des prêtres, il fut résolu que dans ce cas Henriette conduirait seule la voiture jusqu’à la Côte des Neiges, à l’endroit où elle avait rencontré celui qui avait répondu au nom de Barsalou.

Ce parti avait été le plus prudent, car, à peine arrivés au milieu de la montée, ils entendirent parler à la barrière. Ils sortirent de voiture, prirent le bois, à la droite du chemin, et arrivèrent, sans avoir été découverts, peu de temps après Henriette, à la maison où les attendait Barsalou.

— Maintenant, ma chère Henriette, lui dit son frère en l’embrassant, je n’ai plus besoin de toi ; je vais te faire reconduire. Ne sois plus inquiète, nous sommes sauvés. Adieu, ma bonne sœur, adieu !

— Nous vous remercions de tout notre cœur, lui dirent les docteurs Chénier et G en lui serrant affectueusement la main, au moment où l’un des garçons de la maison montait à côté d’elle, dans la voiture, pour la reconduire.

— Peut-on entrer sans crainte, Joe, dit Chénier à l’homme qui avait répondu au nom de Barsalou.

— Oui, docteur.

— Et si la garde venait ?

— Il n’y a aucun danger ; d’abord, Paul veille auprès de la barrière, et nous avertira ; ensuite nous avons ici dix hommes et la garde n’est composée que