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DEUX DE TROUVÉES.

de ces chefs formidables, pour l’arrestation desquelsvle gouvernement avait offert une récompense.

— Vous ne pouvez pas me garder, disait-il, je ne suis pas un rebelle, je suis M. Édouard. C’est une trompe, une affreuse trompe !

— Quel est votre nom ? lui demanda celui qui commandait à la station en l’absence du sergent de police.

— Je vous le répète encore une fois, monsieur Edouard.

— Quel est votre profession ?

— Je vis de mes rentes.

— Marchand ? où demeurez-vous ?

— Pas marchand ; rentier. Je demeure rue Notre-Dame.

— Numéro.

— Il n’y a pas de Numéro à la maison.

— Mais, monsieur, que fesiez-vous donc pour que l’on vous ait pris ainsi ?

— Je vous le répète, c’est une trompe, une affreuse trompe.

— Où vous êtes-vous ainsi tout mouillé et tout barbouillé ?

— Ce sont ces gredins de Daubreville, qui m’ont mis dans cet état ! C’est assez pour me faire attraper un rhume à en crever. Ah ! les gredins, ils me le paieront. Ce n’est pas tout, ils m’ont roué de coups, ils m’ont meurtri, ils m’ont déchiré mes habits. Ah ! les gredins ; je le répète, ils me le paieront !

— Prenez patience, mon ami, nous avons envoyé chercher le sergent de police, il ne tardera pas à arriver et l’on vous relâchera.