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UNE DE PERDUE

police, où il découvrit à celui qui commandait la station ce qu’il savait de l’endroit où étaient cachés les deux chefs patriotes. Douze hommes de police accompagnèrent le volontaire qui les conduisit au clos de bois de la rue St. Maurice. En passant dans la rue Notre-Dame devant le domicile de son compère, M. Édouard, il crut devoir monter pour voir s’il y était, et aussi, un petit peu, pour rendre une nouvelle et dernière visite au bol de punch.

Pendant que ce renfort de la police accompagne le volontaire, que deux d’entre eux sont obligés de supporter, en lui prenant chacun un bras, nous irons voir ce que M. Édouard, qui se trouve maintenant seul, faisait sous sa tonne.

Il avait l’oreille fine et avait entendu ce que la jeune femme avait dit, quand elle était venue prévenir l’ami de son frère, qu’il y avait une voiture de prête pour leur fuite. Il n’avait pas non plus perdu son temps ; à force de tirer, il avait réussi à desserrer le nœud de sa cravate qui lui attachait les mains derrière le dos. Aussitôt qu’il se sentit les mains libres, il essaya, tout doucement, de remuer la tonne ; mais elle était solidement fixée. Comme il était dangereux de faire du bruit, il resta tranquille, espérant que quelques circonstances heureuses le favoriseraient, ou bien que les deux chefs s’endormiraient.

Quand il eut entendu partir le chef patriote avec la jeune femme, il commença alors à travailler tout de bon à se libérer, mais la barre de bois, qui retenait la tonne, était trop fermement assujettie, pour qu’il pût réussir à la remuer.

L’un des engagés du major Daubreville qui, à cette