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DEUX DE TROUVÉES.

l’eau eut bouilli, il prépara le café dans une espèce de chaudière de ferblanc. Après avoir arrangé les provisions, il crut qu’il était temps de réveiller les gens, s’ils voulaient être prêts à partir au point du jour.

Ils furent bientôt tous sur pieds, et ayant pris un bon repas et après avoir allumé leurs cigares, ils se rembarquèrent tous dans l’ordre qu’ils avaient suivi la veille.

Le jour était assez avancé pour permettre à Trim de distinguer les différentes pointes qu’il devait couper, pour éviter les nombreuses dentelures du lac. Ils nagèrent ainsi toute la journée, sans avoir rien rencontré, qui put leur donner aucun indice du passage de Cabrera ; ne s’arrêtant que pour manger à la hâte un peu de provisions et boire le café, cette indispensable liqueur de tout repas à la Louisiane.

À mesure que le soleil baissait dans l’occident, Lauriot devenait de-plus en plus pensif. Ils avaient déjà marché presqu’un jour et une nuit et il n’y avait pas encore de signes qu’ils approchassent de la baie Barataria, du fond de laquelle il y avait au moins une trentaine de milles avant d’arriver à la Grande Ile, où il était probable que Cabrera s’était rendu. De temps en temps Lauriot secouait la tête, d’un air de désappointement. Trim et Tom gardaient toujours leur distance, à cinq à six arpents en avant, poursuivant leur route tout droit sans être arrêtés un seul instant par les nombreux bayous perdus, qui se croisaient en tous sens. Seulement, quand un bayou un peu large croisait leur route, Trim, sans cesser de nager, jetait un coup d’œil rapide sur la pointe que formait leur embranchement, pour voir