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UNE DE PERDUE

l’on ne découvrit pas le lieu de sa retraite. — J’ai réussi jusqu’à ce jour ; tout était presque prêt pour sa fuite, il ne manquait qu’une chose que je devais leur procurer, pour qu’ils partissent demain dans la nuit. Mais leur retraite est découverte, il faut qu’ils partent cette nuit, ce soir, aussitôt que possible ; ils devraient même être partis déjà. Ils peuvent être surpris à tout moment.

— Ils sont armés ?

— Oui ; mais je crains que l’on y aille en force. Oh ! mon Dieu ! Si j’arrivais trop tard. Si Vadeboncœur n’avait pas son cheval prêt !

— Voici la maison, je crois, dit St. Luc, en arrêtant son cheval à l’endroit où Henriette était descendue, dans la rue de la Montagne. Ne soyez pas longtemps ; j’espère que tout ira bien.

Henriette ne fit qu’entrer et sortir, ayant dit au Docteur Chénier « que tout était prêt et d’attendre son frère. »

— Nous n’irons pas chez M. Vadéboncœur, reprit St. Luc, quand elle fut remontée en voiture. Nous allons continuer tout droit voir votre frère.

— Mais ils attendent une voiture ?

— Je vous offre la mienne ; ce cheval vaut mieux qu’aucun de ceux qu’ils pourraient se procurer. Vous seriez trop inquiète, si vous appreniez qu’ils sont poursuivis et qu’ils n’ont pas un bon cheval. Avec celui-ci, je vous réponds qu’on ne les rejoindra pas, s’ils savent le mener. — Ils me le renverront quand ils pourront ; qu’ils le gardent tant qu’ils en auront besoin.

— Si le cheval en meurt ?