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DEUX DE TROUVÉES.

— Penses-tu qu’ils seront plusieurs ?

— Je crois qu’ils ne seront que deux ; je lui ai entendu dire qu’il fallait s’assurer d’abord que vous fussiez ici, enfin de ne pas s’exposer à une bévue, et ensuite pour partager à eux deux seuls la récompense.

— As-tu entendu parler de Chénier ?

— Non ; je dois voir sa cousine ce soir à huit heures.

— Je vois M. de St. Luc qui avance, dit tout bas celui qui était posté a la lucarne ; il a l’air inquiet.

— Va voir ce qu’il y a, Henriette, ma chère et sainte sœur.

Pendant son absence, ils tinrent conseil et décidèrent de ne pas quitter leur retraite avant d’avoir su, au juste, où était Chénier, et l’endroit ainsi que l’heure où ils devaient le rencontrer. Ils résolurent aussi, s’il ne venait que deux hommes, de tâcher de s’en emparer et de les enfermer dans le grenier.

— J’ai vu un homme, dit St. Luc à Henriette, il est seul et semble ne pas bien connaître les lieux.

— Ne vous laissez pas apercevoir et veillez là. Je vais aller avertir mon frère. Je vous en prie, ne vous montrez pas, à moins que je ne vous appelle en frappant dans mes mains ; vous ne devez pas vous compromettre.

Elle courut avertir son frère qu’un homme, probablement M. Édouard ou le volontaire, avançait.

— Cache-toi, lui répondit son frère, nous allons tâcher de l’empoigner. Si nous pouvons réussir, tant mieux ; nous attendrons l’autre ici, et nous lui en ferons autant. Pendant ce temps-là, tu iras chercher des nouvelles de Chénier ; tu nous retrouverasici. Vois-tu cette planche, dit-il, en approchant de