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UNE DE PERDUE

— Écoutez-moi. Je vais vous faire quelques questions ; répondez si vous le jugez convenable. Vous êtes étranger à Montréal ?

— Oui.

— Avez-vous formé quelqu’opinion politique, sur les évèmemenis qui se passent en Canada ? Comment considérez-vous les rebelles ?

— Je les plains parcequ’ils ont été trompés ; je crois qu’ils ont raison de demander le redressement de leurs griefs ; qu’ils n’auraient pas du prendre les armes, quoiqu’ils l’aient fait plutôt dans un but de défense que d’agression.

— Vous savez qu’on a offert des récompenses pour l’appréhension des chefs ?

— Je le sais.

— Aideriez-vous à leur arrestation ?

— Non.

— Savez-vous que trois de ceux pour l’arrestation desquels on offre des sommes d’argent, sont actuellement cachés dans la ville ? Si vous connaissiez le lieu de leur retraite les découvrireriez-vous ?

— On dit que deux des chefs qui étaient à St. Charles, et un autre de St. Eustache, sont cachés dans la ville. Je ne connais point l’endroit où ils se cachent ; mais si je le connaissais, je n’en parlerais pas.

— S’ils avaient besoin de votre aide pour sortir de la ville, la leur donneriez-vous ?

— Non ; car quoique je les plaigne, je ne voudrais pas me compromettre personnellement sans motif suffisant.

— Vous m’avez répondu franchement, je n’ai aucune raison d’en douter ; et votre généreuse con-