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DEUX DE TROUVÉES.

— C’est une amourette, probablement !

— Attendez donc. Je ne pense pas, moi, que ce soit une amourette ; je pense, bien au contraire, qu’elle ne sortait ainsi, en cachette, que pour voir l’un des chefs de St. Charles, qui sont actuellement cachés dans la ville.

— Vous ne pensez qu’à la bvécompense, vous autves ; c’est ce qui fait que vous voyez toujou un bvebel, là où il y a qu’une intvigue. Mais, continuez ; je pvends note.

— Ce n’était pas une intrigue, car elle est la sœur d’un de ces chefs qui se cache.

— Sa sœubv ? Ah ! c’est diffévent ; s’il est son fvebve, l’affaive devient sévieuse, très sévieuse !

— C’est ce que je pense ; mais ce n’est pas tout : hier soir, vers sept heures, je me suis rendu au Marché-à-foin et me suis caché en face de la maison du Dr. L… ; j’attendis une bonne heure, au moins. Enfin je vois sortir le jeune homme, c’est-à-dire la jeune femme, qui portait quelque chose sous son bras. Au lieu de prendre à droite, comme je m’y attendais, elle gagna la rue Bonaventure, enfila la ruelle qui conduit à la rue St. Joseph. Elle marchait si vite, que je fus obligé de courir pour qu’elle ne m’échappa point. Elle était à peu près à la moitié de la ruelle quand m’ayant sans doute entendu, elle se sauva comme une biche. Quand j’arrivai à la rue St. Joseph, elle avait disparue.

— Là !… vous avez tout perdu, pouv avoiv coufvu ! pvenez donc gavde, une autve fois !

— Ce n’est pas tout ; je vis un nègre…

— Un gvos ?

— Oui ; le connaissez-vous ?