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UNE DE PERDUE

CHAPITRE XLIV.

fourberie punie.


La loi martiale avait été proclamée, et la rébellion supprimée dans le Sud. Les chefs étaient en fuite ; de fortes récompenses avaient été offertes, par les autorités, pour leur appréhension. L’effroi que causait la proclamation était exagéré par l’idée que, sous la loi martiale, l’on exécutait sans forme de procès tous ceux qui étaient arrêtés les armes à la main, ou même que l’on soupçonnait seulement d’avoir pris les armes.

Les bureaucrates étaient triomphants, et se vantaient hautement que tous les rebelles allaient être pendus. La terreur parmi les Canadiens était extrême dans la ville.

La nouvelle s’était répandue que trois des chefs, qui avaient commandé les rebelles à St. Denis et à St. Charles, étaient arrivés dans la ville. Des visites domiciliaires furent faites dans toutes les maisons où l’on avait le moindre soupçon que l’un d’eux pût être caché.

C’est à cdtte époque que l’on vit de grands actes de courage et de dévouement parmi les femmes canadiennes de Montréal. Plusieurs s’exposèrent à des dangers graves pour porter des secours et des consolations. On vit de jeunes femmes timides chercher l’obscurité de la nuit afin de n’être point découvertes, braver le mauvais temps, s’exposer aux insultes pour porter de la nourriture à des maris ou à