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UNE DE PERDUE

droite, et suivant la rue en face. » Il traversa et continua dans la rue St. Joseph. Arrivé à la première rue à gauche, il examina de nouveau. « Elle a descendu cette rue, suivons, » et il la suivit, examinant attentivement. Il commençait à faire grand jour. Une cinquantaine de pas plus loin, il vit une rue à droite, qui courait perpendiculairement à celle où il se trouvait ; « ce doit être la rue dans laquelle j’ai entendu les cris, » pensa-t-il, et il entra dans cette rue. Un peu plus loin, à gauche, il vit un clos de bois, où de nombreuses piles de planches couvraient une grande étendue de terrain. Une clôture en piquets de cèdres la séparait du chemin ; la porte ou plutôt la barrière, par laquelle on entrait dans le clos, consistait en quelques barres en bois, qui avaient été jetées à côté le long de la clôture.

— C’est ici, dit Trim, qui s’approcha de son maître et lui montra l’entrée du clos de bois.

— Je le crois ; entrons.

St. Luc fit quelques pas et, entre deux hautes piles de planches, qui laissaient entre elles un espace suffisamment large pour le passage d’une voiture, il vit à ne pas s’y tromper, que c’était là qu’avait eu lieu la lutte.

Après avoir bien examiné les localités, il allait reprendre le chemin qu’il avait fait en compagnie de l’inconnue, quand il aperçut quelque chose de blanc que la neige avait recouvert en partie. C’était un mouchoir de batiste, sur l’un des coins duquel étaient brodées les lettres “ H. D." 11 secoua le mouchoir pour en ôter la neige et remarqua une tache de sang. “Ils l’ont blessée ! ” dit-il, et un désir violent de punir les brigands lui monta à la tête. Il mit