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DEUX DE TROUVÉES.

dans son regard ! J’ai vu une larme dans ses yeux et un frémissement sur ses lèvres. Allons, moi qui m’ennuyais à ne rien faire dans cette ville, me voici plongé dans une aventure mystérieuse, dont je veux avoir la fin ; je la découvrirai seul. Si je ne puis en venir à bout, j’emploierai seulement Trim, de la discrétion duquel je suis sûr.

Tout en faisant ces réflexions, il avait continué son chemin et il se trouva bientôt en face de la porte du collège qu’il ne remarqua pas. Il tourna à gauche, et arriva bientôt à la rue McGill, où il prit un charretier qui le conduisit à son hôtel. La neige avait cessé de tomber. Trim arrivait en même temps et se trouvait à la porte de l’hôtel.

— Tu me réveilleras avant le jour, Trim, s’il ne neige plus durant la nuit, lui dit St. Luc ; si au contraire il neigeait cette nuit ou demain matin, tu me laisseras dormir.

Le lendemain, à la pointe du jour, Trim montait à la chambre de son maître pour le réveiller ; St. Luc, qui toute la nuit avait rêvé à son inconnue, était déjà debout quand Trim entra.

— Quel temps fait-il ? Trim.

— Froid d’chien ! pas neigé.

— C’est bon ; tu vas venir avec moi. Penses-tu reconnaître l’endroit où nous avons rencontré ces brigands ?

— Crê qu’oui.

— Vas t’habiller ; tu m’attendras à la porte de sortie.

St. Luc prit la rue Notre-Dame qu’il suivit jusqu’à la rue McGill. Là il s’arrêta un peu pour s’orienter. « C’est d’ici, se dit-il, que je l’ai aperçue tournant à