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DEUX DE TROUVÉES.

vainquit bientôt que c’étaient des cris de détresse que poussait une femme. Il se mit à courir dans la direction de la voix, et vit une personne qui se débattait au milieu de trois hommes ; l’un lui tenait un mouchoir sur la bouche, tandis que les autres s’efforçaient de l’entraîner vers un clos de bois, qui se trouvait à gauche. St. Luc crut reconnaître l’inconnue, quoiqu’elle n’eut plus son manteau qui était tombé.

— Qu’est-ce que cela veut dire ? cria-t-il, en s’élançant sur celui qui tenait le mouchoir sur la bouche de la jeune femme.

— Sauvez-moi, Monsieur, dit-elle aussitôt qu’elle put parler ; ils m’ont volée : sauvez-moi !

St. Luc fut frappé du timbre si doux et si frais de la voix de cette jeune femme.

— C’est notre homme, P’tit loup, dit un des bandits à son compagnon, à voix basse ; il faut pas le laisser échapper cette fois-ci qu’il est seul.

Puis saisissant le bras de St. Luc, tandis que celui qu’il appelait P’tit loup lui sauta à la gorge, il lui demanda “ la bourse ou la vie.”

— Poigne-le à la jambe, et jettons-le sur le dos, dit P’tit loup en le poussant assez violemment que St. Luc perdit l’équilibre et tomba.

— Ni l’un ni l’autre, répondit St. Luc ; et il siffla, en même temps qu’il arrachait son bras des mains de celui qui cherchait à le retenir.

En tombant St. Luc échappa celui qu’il tenait de la main gauche et perdit sa canne. Dans un instant il fut maîtrisé ; puis P’tit loup arrachant les boutons du surtout de St. Luc, mettait la main pour prendra son portefeuille, lorsqu’il se sentit saisir par deux bras vigoureux qui l’enlevèrent et le ruèrent contre