Page:Boucherville - Une de perdue, deux de trouvées, Tome 2, 1874.djvu/235

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
236
UNE DE PERDUE

avoir mis au fond de son chapeau, il les étendit dans un cabaret qu’un domestique tenait à la main.

— Mêlez-les comme il faut, dit-il à celui qui tenait le cabaret. — Le premier à tirer dit le colporteur, c’est Bibi. Avez-vous objection à ce qu’il tire le premier, ou voulez-vous qu’il ne tire que le dernier ?

— Suivons l’ordre de la liste, dit M. de Rouville.

— Viens ci, Bibi ; prends un morceau de papier.

Le chien flaira quelque temps et prit dans sa gueule un des morceaux de papier. Chacun tira à son tour. Les papiers furent ouverts. Bibi avait gagné, l’un des officiers qui se doutait de quelque tour, prit les papiers, les examina, les compara, les mit devant la lumière : mais rien n’indiquait une supercherie.

— Eh bien ! Bibi a gagné, dit M. de Rouville. Voulez-vous me vendre la boîte de cigares, maintenant ?

— Bibi ne demandera pas mieux, je pense ; les deux piastres et demie lui vaudront mieux en viande qu’en tabac.

Les cigares furent trouves excellents.

— En voudriez-vous une boîte ? demanda le colpolteur en s’adressant au colonel ; je pourrais aller vous en chercher une chez un habitant, où je vais aller coucher ce soir, et je l’apporterai ici demain à midi.

— Qu’estce qu’il dit ? demanda le colonel.

M. de Rouville lui ayant répété en anglais ce que venait de dire le colpolteur :

— Dites-lui, répondit le colonel, que demain à midi nous serons loin d’ici, mais que s’il veut l’ap-