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UNE DE PERDUE

Apprenez que je ne présente pas de papiers avec de fausses signatures.

— Je commande ici, interposa le colonel Wetherall, vous devez respecter ma présence.

— Monsieur, répondit St. Luc avec hauteur, vous commandez à vos soldats ; ordonnez-leur de se mieux comporter et de ne point insulter par des imputations injurieuses un étranger qu’ils ne connaissent pas.

— Non-seulement je commande à mes soldats, mais je suis maître dans ce village et puis arrêter toute personne rebelle à Sa Majesté.

— Je suis sous la protection de ce sauf-conduit ; arrêtez-moi si vous l’osez !

— Tout est en ordre, répondit l’officier qui examinait les signatures ; et il tendit le papier au colonel.

La protection que contenait le sauf-couduit, était si puissante, que le colonel Wetherall vit bien que celui qui en était l’objet, devait être une personne de considération. Comme il était un brave militaire, un peu vif, mais plein, de justice et de droiture, il eut regret de ce qu’il avait dit ; aussi, remettant le sauf-conduit à St. Luc, il le pria d’excuser ceux qui l’avaient arrêté à l’entrée du village et d’oublier ce qui avait été dit dans la chambre, avant qu’on sût qui il était.

St. Luc accepta l’excuse, et demanda s’il pouvait voir M. de Rouville. Un domestique conduisit St. Luc : dans un cabinet de lecture, dans lequel M. de Rouville se tenait habituellement et où il recevait ceux qui avaient affaire à lui.

— Veuillez m’excuser, M. de Rouville, dit St. Luc en le saluant, si je me présente un peu tard et vêtu