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DEUX DE TROUVÉES.

Vous entendez ? Toi, Siméon, tu vas passer par les champs avec Baptiste. Je vais observer les troupes et leurs mouvements. Quand on entendra le premier signal d’en bas, Siméon le répétera, en ne criant pas trop fort, pour que les soldats croient que nous sommes encore éloignés ; ceux en arrière sonneront aussi de la corne, mais pas trop fort non plus. Comprenez-vous bien ?

— Oui, oui, nous comprenons.

— Quand il sera temps, je donnerai les signaux avec ma corne, vous vous en rappelez.

— Très-bien, répondit Siméon ; maintenant, que les deux qui doivent aller en avant ne perdent pas de temps. Nous allons rire.

La neige tombait toujours ; à peine pouvait-on distinguer un homme à cinq pas. Les soldats, harassés de fatigue, avançaient avec une extrême lenteur, trébuchant à chaque pas. Le corps d’armée était rendu au village de St. Ours, ceux qui avaient été vus sur le bord de la rivière, étaient les traînards de l’arrière-garde. Un piquet de cavalerie marchait à quelques arpents seulement en avant des traînards, au milieu du chemin.

Quand les deux jeunes gens envoyés pour détruire le pont de la coulée, y furent parvenus, le piquet de cavalerie n’en était pas fort éloigné.

— Va-t-on démancher celui-ci, ou aller plus loin ? demanda l’un des deux à son compagnon, v’la la cavalerie.

— Démanchons.

Ils n’avaient eu que le temps d’arracher trois à quatre planches, quand ils entendirent le pas des chevaux. Les cavaliers entendant du bruit en avant