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UNE DE PERDUE

porte le lieutenant Weir ne comportent des instructions différentes.

St. Luc était de plus en plus surpris.

— Pourtant, c’est peut-être heureux qu’il n’ait pu rejoindre les troupes, qui, au lieu de prendre la route la plus courte, celle que vous avez prise vous avec le lieutenant Weir, sont passées par le Pot-au-beurre : vous étiez en mauvaise compagnie pour venir au milieu des rebelles.

— Mais, docteur, vraiment vous m’étonnez, comment savez-vous tout cela ?

— J’en sais bien d’autres ! Je sais aussi que vous avez un permis de passer, de la part de Son Excellence, signé de sa main et contresigné par son secrétaire privé.

— Ceci me surpasse. Je pensais que personne autre que moi ne savait cela. C’est vrai, j’ai un sauf-conduit que j’ai demandé au Gouverneur avant de partir en cas d’accident, parceque je voulais venir dans ces endroits, pour affaires privées ; et je craignais d’être inquiété par les autorités, si elles apprenaient mes excursions dans une partie du pays révolté.

— Vous avez bien fait ; je sais les raisons qui vous amènent dans nos endroits. Mais vous ferez bien d’avoir soin de vos papiers.

— Ils sont dans mon portefeuille, dans ma poche d’habit… Ah ! s’écria St. Luc, en mettant la main à la poche de son habit, j’ai perdu mon portefeuille. C’est curieux, je ne me suis pas déshabillé depuis que je suis parti de Québec, hier matin.

— N’avez-vous pas logé, chez un nommé Toin, à Sorel ?

— Oui.