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UNE DE PERDUE

— C’est trois hommes à jval qui vont comme si l’diable les emportait.

St. Luc, ayant interprété à Weir ce que le garçon venait de dire, celui-ci regarda à sa montre :

— Il est deux heures moins un quart, partons. Je crains que ce ne soit quelques cavaliers que l’on envoie pour m’arrêter au village de St. Ours. Il faut ou rejoindre les troupes, ou du moins passer le village avant que l’alarme ne soit donnée. Il y a quelque chose que je ne comprends pas.

— Je ne comprends pas trop, non plus. Si vous voulez partir je suis prêt.

— Vous feriez bien mieux d’attendre l’jour, reprit l’habitant.

— Merci, mon brave homme, dit St. Luc ; ce Monsieur veut partir de suite ; et j’aime autant continuer. Nos chevaux sont un peu reposés. Je vous remercie de votre obligeance. Combien vous devons nous ?

— Comment ?

— Combien vous devons-nous, pour nos chevaux et ce que nous avons pris ?

— Mais rien ! Et si vous voulez, rester, vous êtes les bienv’nus.

— Merci bien des fois. Adieu.

— Que le bon Dieu vous conduise. Vas avec l’fanal, les éclairer, p’ti gas.

Quand ils furent sortis, Weir dit à St. Luc d’interroger le garçon pour tâcher de savoir quelles étaient les personnes qui venaient de passer. St Luc ne put rien obtenir, sinon qu’elles étaient au nombre de trois et qu’elles allaient très-vite.

Ils sautèrent en selle et prirent le galop. Ils n’eurent pas fait une couple d’arpents qu’ils entendirent à