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UNE DE PERDUE

— Je crains, Milord, que ce ne soit malheureusement que trop vrai.

— Les rebelles se sont retranchés à St. Denis et à St. Charles. Aujourd’hui même les troupes sont expédiées de Montréal pour les réduire. Le John Bull doit partir dans une demi-heure avec un régiment que j’envoye à Montréal.

— Milord, je désirerais partir au plus tôt ; des nouvelles de la plus haute importance viennent de m’arriver par la malle. Je suis à la recherche de ma mère, comme Sir Arthur vous en a informé ; et j’apprends qu’elle vit et qu’elle demeure dans un village appelé Maska. Pourrais-je monter à bord du John Bull ?

— Certainement ; je serai heureux de vous féliciter sur le succès de votre voyage en Canada ; cependant ne vous flattez pas trop d’avance. À propos, vous dites qu’on vous informe qu’elle vit Maska, autrement appelé St. Hyacinthe ; mais c’est justement dans le foyer de l’insurrection ! Il sera difficile de vous y rendre sans vous exposer à être arrêté et peut-être maltraité par les rebelles.

— Je ne crains pas cela, Milord ; je craindrais davantage les autorités militaires ; et c’est pour éviter ces désagréments que je vous demanderai un permis de passer.

— Avec le plus grand plaisir. Je vous l’enverrai porter à bord du bateau-à-vapeur, avec ordre de vous recevoir et de vous débarquer soit Montréal, soit à Sorel, si vous l’aimez mieux.

— Merci, Milord. Permettez-moi, Sir Arthur, de vous prier de présenter mes amitiés à Miss Clarisse. Je vous quitte pour quelque temps seulement ; et