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UNE DE PERDUE

— Je ne sais pas si c’était une fille ou une femme, mais elle avait une robe à raies bleus, un chapeau de paille, avec un voile vert.

— C’est ma fille ! ma Sara ! s’écria Sir Arthur. Partons, M. Lauriot.

— À quelle heure sont ils partis ? continua Lauriot.

— Vers le lever du soleil.

— Quelle espèce d’embarcation ont-ils pris ?

— Mon grand canot, car je n’avais à la côte que ce canot et mon grand esquif.

— Partons ! partons ! répéta Sir Arthur. Ils ont bien de l’avance sur nous…

— Mangeons d’abord comme il faut, Sir Arthur ; car nous aurons à faire route toute la nuit et une partie de la journée demain, sans manger.

Le reste du repas fut pris en silence ; chacun sentant l’importance de l’avis de Lauriot.

Quand ils eurent pris un bon sepas, Lauriot leur dit :

— Maintenant, mes amis, chargez vos carabines ; mais ayez soin de ne pas mettre de capsules, en cas d’accident.

Pendant que ces hommes chargeaient avec précaution leurs armes à feu, Totn, qui était sorti pour examiner les embarcations, rentra tout effaré en criant : « Les pirogues sont disparues ! »

— Malédiction ! Si vous ne nous dites pas où elles sont, s’écria Lauriot en saisissant le vieux Laté au collet, je vous mène en prison comme complice de ceux que nous poursuivons.

— Où est la vieille ? où est la vieille ? crièrent plusieurs voix à la fois.