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DEUX DE TROUVÉES.

— Merci ! Ô mon Dieu, merci ! mais ne serait-elle pas blessée ?

Hermine et Clarisse étaient accourues au-devant d’Asile ; le cocher se décida enfin à descendre de dessus son siège.

Sir Arthur arrivait au moment où St. Luc aidait la jeune fille à passer la clôture.

— Asile, Asile, mon enfant, criait Madame de St. Dizier en accourant les bras tendus, oh ! que j’ai eu peur !

La pauvre mère enlaçait sa fille dans ses bras et l’embrassait, en pleurant de joie et de reconnaissance ; puis se tournant vers St. Luc, elle prit une de ses mains dans les siennes et lui dit :

— Ah ! Monsieur de St. Luc, comment vous remercier

— Mais, Madame, vous vous êtes exagéré le danger ; il n’y en avait réellement pas d’imminent.

— Ce n’est rien, ce n’est rien, ajouta Sir Arthur, qui comprit que l’intention de St. Luc était de diminuer l’intensité de l’émotion de Madame de St. Dizier et des jeunes filles ; Mademoiselle Asile, et tous nous autres, nous en serons quittes pour la peur.

Les paroles de Sir Arthur eurent un bon effet et calmèrent un peu l’émotion de Madame de St. Dizier. Elle monta avec ses filles dans la voiture qui les avaient amenées le matin, tandis que Clarisse se mit avec son père. St. Luc remonta sur son cheval, que les paysans, accourus sur le théâtre de la scène que nous venons d’esquisser, lui avaient ramené ; et tous ensemble ils retournèrent à la ville.

— C’est un beau Mossieu, ça, hein ! disait le petit garçon à son compagnon ; cré tu, y m’a donné anne piasse !