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UNE DE PERDUE

empreinte de soulier de femme, continua Lauriot ; n’aimeriez-vous pas à l’examiner, Sir Arthur ?

— Oui ! oui ! allons voir.

— Allons, Trim, viens nous éclairer.

Le vieux Laté, qui craignait que le courant n’eut peut-être pas encore entraîné les pirogues assez loin, s’écria :

— À table, à table, messieurs, pendant que c’est chaud ! et où sont donc les autres, vous disiez que vous seriez douze ?

— Ils sont à la porte, dit Tom, je vais les appeler.

Tom appela les hommes et ils entrèrent tous pour prendre leur souper.

La vieille profita de l’instant de confusion, que l’entrée des nouveaux venus causa dans la cabane pour s’esquiver.

— Où allez-vous donc, messieurs, si ce n’est pas indiscret ? dit le père Laté ; vous n’allez sûrement pas à la chasse aux canards avec des carabines ; car, je vois que vous en avez tous des carabines !

— Cela vous intéresse-t-il beaucoup, père ? répondit Lauriot, en fixant sur lui ses yeux perçants. Tenez, ne faites pas l’ignorant, vous le savez aussi bien que nous.

— Moi !

— Oui, vous !

— Je vous persuade…

— Vous ne nous persuaderez pas. Vous en savez plus long que vous ne jugez à propos d’en dire. Il y a des pistes tout autour de votre cabane et vous ne les avez pas vues ; elles sont toutes fraîches et vous avez voulu les effacer de devant votre porte ; votre femme a dit qu’il était venu deux hommes et une